Portraits de femmes, éleveuses de brebis, passionnées et passionnantes
Nombreuses en élevage ovin, les éleveuses de brebis ont valeur d’exemples pour une filière en plein recrutement et qui compte le plus fort taux de féminisation chez les moins de 40 ans (30% des chefs d’exploitations ou co-exploitants de moins de 40 ans en élevage ovin sont des femmes contre 19% sur l’ensemble des exploitations et 15% en bovins viande).
Maryse, une ferme sur mesure par amour de la terre
Dans une autre vie, Maryse était fonctionnaire. « Il y a 40 ans », se souvient Maryse, « j’ai décidé de devenir éleveuse de brebis, alors que je ne suis pas issus d’une famille d’agriculteur et mon installation était hors dotation Jeunes Agriculteurs ». A l’époque, elle a fait le choix de ne pas reprendre de ferme mais de créer son exploitation en achetant quelques parcelles, en en louant d’autres. Ce parcours atypique n’a pas été simple, surtout lorsque l’on est une femme. Mais si c’était à refaire, Maryse l’assure « je le referai ». Aujourd’hui reconnue par ses pairs, elle élève 500 brebis à St Barbant. En 2004, son mari l’a rejoint. Dans 2 ans, ils comptent partir à la retraite. D’ici là, ils recherchent un jeune ou 2 jeunes pour les remplacer.
Agathe, le mouton en héritage
Fille d’éleveur de brebis dans les Alpes-de-Haute-Provence, Agathe a toujours su qu’elle s’installerait un jour. Depuis 6 mois, c’est chose faite. Après des études agricoles et 2 ans d’expérience professionnelle dans l’animation, elle a rejoint son père sur la ferme pour élever 1500 brebis Merinos d’Arles. « Je suis née dans le mouton. M’installer c’était logique. » Ce qui lui plait c’est le contact avec les animaux et les grands espaces. Ses brebis pâturent tout au long de l’année là où l’herbe est disponible, dans les alpages l’été et dans le Var en hiver. Pour assurer une présence permanente auprès des bêtes, Agathe emploie plusieurs salariés saisonniers et participe ainsi au dynamisme de son territoire.
Isabelle, un trait d’union pédagogique entre les citadins et les ruraux
Associée à son mari et à l’un de ses fils, Isabelle élève, en famille, plus de 1200 brebis de race Romane. Elle participe à toutes les tâches de la ferme : travail des sols pour cultiver l’alimentation des animaux, soin aux brebis, tâches administratives…. Isabelle apprécie la polyvalence de son métier et n’hésite pas à le faire savoir en s’engageant dans différents mandats collectifs. Isabelle est aussi dans le partage. Souvent, elle quitte son exploitation pour retourner à l’école où elle anime des modules d’information sur son métier, sur sa passion pour les élèves de primaire. Par cette action, elle espère recréer un peu de lien entre les citadins et le monde de la campagne. Ainsi, elle espère que son témoignage démontrera que l’on peut être éleveuse et dans le vent.
Caroline, éleveuse de brebis laitières
Dans une autre vie, Caroline était infirmière. En 2006, ses beaux-parents prennent la retraite. Déjà très active sur la ferme, Caroline profite alors de cette opportunité pour leur succéder. Aujourd’hui en GAEC avec son mari, ils élèvent 440 brebis laitières. Leur production sert à la fabrication du Roquefort. Sur la ferme, elle s’occupe des tâches administratifs et de la traite. Investie dans différentes fédérations agricoles, Caroline est aussi maman attentionnée de 3 enfants.
Odile, salariée dans un élevage de brebis
Après la naissance de son 5ème enfant, Odile souhaite pouvoir disposer de son emploi du temps. Elle décide de démissionner de son travail extérieur pour devenir salariée de la ferme de son mari, en Touraine. Alors céréalier, ils introduisent un atelier de 100 brebis. En 2013, le troupeau compte 350 brebis. L’objectif à terme est une troupe de 600 têtes. Les agneaux sont vendus à une coopérative, mais aussi commercialisés dans un magasin de vente directe à Tours. Quelques jours par semaine, Odile tient la boutique. Elle apprécie ces moments de contact direct avec la clientèle. Selon Odile, il faut : « Avoir l’envie et la motivation. Avec cet élevage, les investissements sont minimes et les retours rapides. Il est facile d’augmenter progressivement le cheptel et sa production, d’autant que le secteur offre de nombreuses possibilités. De plus, c’est une production qui convient aussi aux femmes, car les animaux sont de petites tailles, plus faciles à manipuler et moins impressionnants qu’une vache. » Plus Odile œuvre avec une association pour les femmes au Mali, dont c’est la journée aussi !