Des nourrisseurs pour les agneaux allaités au pâturage
Pour commercialiser des agneaux l’automne, les agnelages doivent être planifiés entre avril et août. A ces périodes, il est judicieux de réaliser des lactations au pâturage moins couteuses qu’en bergerie. La mise en place d’une complémentation des agneaux au pâturage est alors intéressante. Selon le niveau de consommation des agneaux au sevrage, on pourra s’affranchir de la période de rationnement à la transition, et ainsi maintenir leur croissance et maîtriser l’âge à la vente. En effet, pour des questions sanitaires, de transition alimentaire, le passage à une distribution à volonté du concentré aux agneaux en finition est possible quand la consommation de concentrés atteint 500 à 600 g/j/agneau sur une période de 15 jours avant le sevrage. Dans le cas contraire, il est nécessaire de faire une transition par rationnement, en distribuant la quantité moyenne consommée avant servage et en augmentant progressivement.
Des nourrisseurs bien installés.
Pour faciliter la fréquentation du nourrisseur au pâturage, il faut prévoir une phase d’apprentissage pour les agneaux dès l’âge de 10 jours lorsqu’ils sont encore en bergerie. La mise à l’herbe ne doit pas être trop brutale, il est conseillé de la faire sur minimum 5 à 8 jours pour permettre de bonnes transition et adaptation au milieu extérieur, en alternant la prairie le jour et la bergerie la nuit.
Il existe différentes solutions matérielles pour apporter du concentré aux agneaux au pâturage. Mais plus que le type de nourrisseur, le lieu de son installation est très important. Il doit être abrité et proche du lieu de chaume, du point d’eau et du sel. Il doit aussi être facile d’accès pour faciliter son approvisionnement.
Un allègement du temps de travail et un maintien des performances.
Sur un essai réalisé à Carmejane et répété 3 années, la conduite de la lactation au pâturage nuit et jour avec nourrisseurs sélectifs en prairies, a été comparée à une conduite de la lactation au pâturage avec nourrisseurs en bergerie et rentrée des brebis et agneaux en bâtiment tous les soirs. Les croissances observées étaient similaires entre les 2 conduites, et le niveau de consommation de concentrés était supérieur à 500g/j/agneau et donc suffisant pour ne pas réaliser de transition alimentaire au sevrage. En terme de travail, la conduite avec les nourrisseurs au pâturage a permis une économie de 45% de temps de travail par agneau entre la mise à l’herbe et le sevrage.
Auteurs : Pierre-Guillaume Grisot, Institut de l’Elevage, François Demarquet, Ferme de Carmejane
Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE