La Chronique Ovine : Enrubannage : limiter les problèmes sanitaires
Il faut se référer au printemps 2016 voire 2007 pour rencontrer des conditions météorologiques aussi peu favorables à la récolte des fourrages au printemps 2024. Ainsi, la plupart des enrubannages de première coupe a été réalisée sur des sols humides ou avec des conditions peu séchantes. En conséquence, leur taux de matière sèche est souvent inférieur aux 60 % recommandés. Il est alors conseillé ne pas distribuer ce fourrage pouvant présenter des risques sanitaires (de type listériose) aux brebis en fin de gestation et en lactation et de le réserver plutôt aux brebis vides. Une autre solution consiste à le rationner en ajoutant du foin à volonté. De plus, un complément minéral et vitaminé contenant de la vitamine B1 est à privilégier. Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, 100 mg de vitamine B1 par kg d’aliment minéral vitaminé suffisent. En cas de doute sur sa qualité, il est préconisé de sécuriser avec 1000 mg/kg. D’une façon générale, il est conseillé de ne pas faire d’impasse en matière de complémentation minérale et vitaminique.
Des valeurs alimentaires très variables
La valeur alimentaire des fourrages étant en grande partie liée au stade végétatif de la plante, les enrubannages de prairies multi espèces de première coupe récoltés au stade floraison titrent environ 0,6 UFL et 60 g de PDI par kg de matière sèche. De plus, ils présentent l’inconvénient d’être plus encombrants. Cela signifie qu’une même brebis en ingère jusqu’à 500 g de matière sèche en moins au quotidien qu’un fourrage plus riche en énergie et en azote. Il est donc indispensable de recalculer les rations. Et pour les ajuster, une analyse de fourrage est très utile. Comptez entre 25 et 35 € avec détermination des UF et des PDI.
Pour en savoir plus sur la qualité des fourrages récoltés en 2024, une fiche technique est disponible sur idele.fr : « s’adapter à la qualité des fourrages 2024 ».
Légende photo: une partie des enrubannages présente un taux de matière sèche insuffisant
Crédit Photo : CIIRPO
Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)
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