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La Chronique Ovine du Sud-Est: Comment réaliser un effet bélier efficace?

La saisonnalité de la reproduction chez les ovins est une contrainte forte pour les éleveurs. Même pour les races peu saisonnées comme la plupart des races méditerranéennes, le printemps est une période peu propice à la reproduction.

En utilisant l’effet bélier, il est possible de déclencher et de grouper les chaleurs des brebis qui ne sont pas en cycle sexuel. Cet effet bélier peut permettre également de grouper les accouplements et donc les mise-bas, ce qui facilite la surveillance des agnelages et la constitution de lots homogènes d’engraissement, et d’améliorer la fertilité du troupeau lorsque la période de lutte de printemps est de courte durée.

L’effet bélier :

C’est une méthode naturelle et économique d’induction et de groupage des chaleurs, qui consiste à introduire un bélier dans un troupeau de brebis en état d’anœstrus saisonnier après un temps de séparation d’au moins un mois.

 

Les modalités de mise en place de l’effet bélier sont parfois variables d’un élevage à l’autre avec des résultats contrastés. Dans le cadre du projet SIROP trois modalités de réalisation de l’effet bélier ont été testées.

L’expérimentation a été réalisée 2 années, en race Mérinos d’Arles au Domaine du Merle et en race Préalpes du Sud sur la ferme de Carmejane. Pour chaque essai, trois lots de 30 brebis ont été constitués, et3 modes d’effet béliers sur lutte de printemps ont été comparés :

  • Lot « vasecto » : Deux béliers vasectomisés sont intégrés dans le lot 14 jours avant la mise en lutte. Ensuite, la lutte est assurée par 2 béliers entiers et dure entre 35 et 40j.
  • Lot « entiers » : Deux béliers entiers sont introduits dans le lot sans effet bélier préalable, la durée de lutte est identique (35 à 40j).
  • Lot « case » : Deux béliers entiers sont placés dans une case voisine mais pas en contact direct d’un lot de brebis pendant 14 j avant la mise en lutte. Ces 2 béliers sont ensuite introduits dans le lot pour une lutte de durée de 35 à 40j.

Trois résultats ont été observés :

  • La cyclicité à contre saison et la réponse à l’effet bélier sont variables (race, année, …) avec une meilleure réponse à l’effet bélier chez les Mérinos que chez les Préalpes du Sud.
  • La réponse à l’effet bélier est moins bonne avec les béliers en case.
  • L’agnelage est plus groupé avec les lots « vasecto » et « case » qu’avec le lot « entiers ».

En conclusion

Le contact direct mâle/femelle n’est pas impératif mais améliore nettement la réponse, l’introduction directe de béliers entiers est efficace pour dessaisonner les brebis mais rallonge la durée de l’agnelage et l’introduction de béliers vasectomisés pendant 14j avant le début de la lutte donne les meilleurs résultats d’induction et de groupage des chaleurs.

La modalité de réalisation de l’effet bélier à mettre en place dépendra donc des objectifs des éleveurs. Si l’objectif est de réaliser une reproduction à contre saison, l’introduction directe de béliers entiers peut être intéressante car cela permet de déclencher les chaleurs des brebis et d’avoir de bons résultats de reproduction sans avoir les coûts d’entretien de béliers vasectomisés supplémentaires. Par contre, si l’objectif est d’avoir en plus un regroupement des agnelages, pour faciliter le travail à l’agnelage et la conduite de l’alimentation, l’utilisation de béliers vasectomisés est la meilleure solution.

 

Plus d’infos :

Article scientifique « Modalités de présence des mâles dans les pratiques de reproduction en élevages ovins allaitants pastoraux du sud-est de la France » (Ce travail a été financé par le programme France AgriMer, Projet SIROP) :  http://www.journees3r.fr/spip.php?article4696

 

Auteurs : Nathalie Debus, INRAE Montpellier et Pierre-Guillaume Grisot, Idele

Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE

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