Semaine 3_2017 / Les brebis de réforme ne sont pas prioritaires cet hiver
L’engraissement des brebis de réforme n’est pas prioritaire sur l’exploitation et cette technique ne se justifie que si les stocks sont supérieurs aux besoins des brebis qui produisent des agneaux. Or, les stocks de fourrages et de céréales sont déjà bien entamés après un été et un automne 2016 particulièrement secs. Sauf si les stocks sont suffisants, il vaut donc mieux les vendre en l’état ou bien attendre le printemps pour qu’elles se finissent à l’herbe.
Une des conditions pour que l’engraissement des brebis de réforme soit économiquement intéressant reste le coût de la ration. Ce dernier ne doit pas dépasser 20 centimes d’euro par jour. En hiver, 700 g de céréale avec du foin de graminées de première coupe sont nécessaires pour engraisser une brebis en moins de 4 mois. Avec une ration à base d’ensilage de maïs, l’ajout de concentré n’est pas nécessaire mais encore faut-il en avoir suffisamment ! Dans les deux cas, les coûts de ration sont de l’ordre de 15 à 17 centimes d’euros avec des aliments produits sur l’exploitation.
Des rations à exclure
Compte tenu des quantités de concentré importante à apporter, les rations à base de paille sont à exclure. De même, les modes d’alimentation à volonté en concentré, comme cela peut se faire pour les agneaux, conduisent à des aberrations économiques. Les brebis présentent en effet de fortes capacités d’ingestion et sont capables d’ingérer plusieurs kg d’aliment par jour. D’autre part, les fourrages d’excellente qualité sont à réserver aux brebis à forts besoins azotées. Enfin, les tentatives d’engraissement exclusivement à l’herbe en hiver ont toutes été décevantes avec des objectifs de croissances qui n’étaient pas au rendez-vous.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les deux fiches « quels types de brebis de réforme faut-il engraisser » et « quelles rations pour les brebis de réforme » ?
Photo semaine 3-17 : attendre le printemps pour les engraisser à l’herbe, la ration la moins chère, ou bien les vendre en l’état
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/CIIRPO