« C’est par passion que je me suis installé »
Ces nouveaux installés qui ont réussi.
Pour Étienne Lay, originaire de la vallée de Campan dans les Hautes-Pyrénées, les brebis et la montagne sont indissociables.
En 2005, après deux années de salariat, Étienne Lay décide de changer de cap: il veut devenir agriculteur en montagne. Ses parents s’étaient installés en élevages dans les années 1990. Ils lui proposent alors de lui laisser 8 hectares. « Ce choix était avant tout dicté par la passion des brebis, explique Etienne. Mais j’avais également envie d’être mon propre chef. » Il passe son BPREA et réalise une préinstallation avec l’achat de 150 brebis et du maté- riel grâce à un emprunt de 23 000 euros. Il s’installe officiellement en automne 2007 avec au total 280 brebis. Il a alors 32 ans. « J’ai choisi la Tarasconnaise car c’est une race rustique qui s’adapte facilement à la montagne. Si la neige reste un inconvénient l’hiver, l’herbe qu’offrent les estives est la basede alimentation des brebis d’avril à fin octobre pour les dernières brebis restées en montagne. » Depuis, Étienne Lay a continué à augmenter la taille de son troupeau. Il a également trouvé des surfaces d’herbe supplémentaires. « Ici, le problème de l’accès au foncier est un énorme frein à l’installation, explique-t-il. Les terrains appartiennent dans la majorité des cas à des résidences secondaires. Les propriétaires veulent juste que le terrain soit entretenu et sont réticents pour signer un bail. Tout est verbal! Chez moi, les 15 hectares qui restent à peu près groupés appartiennent à 20 propriétaires. » Au total, les 29 hectares sont morcelés en 30 îlots avec des surfaces de 0,3 à 5 hectares. Avec ses 500 brebis, Étienne avoue avoir un niveau de chargement un peu élevé. Mais les possibilités d’agrandissement sont minimes.
Un projet de bâtiment
Son principal projet reste la construction d’un bâtiment pour loger toutes ses brebis l’hiver. « Je travaille actuellement dans douze bergeries dont la plus grande mesure 90 mètres carrés, argumente-t-il. L’hiver, je passe cinq heures à soigner avec tous les déplacements. » Compte tenu des contraintes d’architecture dictées par la montagne et du prix au mètre carré du bâtiment, Étienne mûrit son projet. Il a réfléchi à l’aménagement intérieur avant de contacter les constructeurs et de trouver l’emplacement idéal pour utiliser au mieux les ressources de la montagne. Mais les ventes de terrain étant rarissimes, il sait qu’il sera difficile de trouver ce terrain. Il est équipé en parc de contention qu’il souhaite monter en montagne pour réaliser facilement les interventions. Il surveille en effet lui-même son troupeau en le visitant tous les cinq jours. « Ma femme travaille à l’extérieur et son salaire reste un soutien financier nécessaire dans le budget de la famille, surtout avec deux enfants en bas âge, conclut Étienne. La construction du bâtiment permettra de mieux organiser mon travail et ainsi de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. »