Des croissances nettement meilleures et des états d’engraissement plus faibles
Les agneaux issus des meilleurs pères ont atteint le poids objectif en moyenne 8 jours plus tôt que les agneaux des pères au moindre potentiel (129 jours contre 121 jours respectivement). Les agneaux des meilleurs pères ont également eu des états d’engraissement plus faibles. Les conformations n’ont pas fait l’objet de différences significatives. Ces deux lots de béliers comparés entre eux restent des béliers de très bon niveau génétique puisqu’ils font partie des meilleurs jeunes mâles de leur race sur une génération.
6 kg d’aliment concentré en moins
En termes d’alimentation, les agneaux des meilleurs pères ont consommé 100 g de concentré en plus par jour. Néanmoins, cet écart a été largement compensé par une durée d’engraissement plus courte. Au final, à poids d’abattage égal, les agneaux du meilleur groupe de béliers ont consommé 6,4 kg de concentré par agneau de moins sur la durée d’engraissement et 4,5 kg de paille en moins par agneau.
1 000 € de différence de solde sur coût alimentaire
La comparaison du solde sur cout alimentaire (SCA : prix de vente des agneaux moins charges d’alimentation achetées) des 2 groupes d’agneaux engraissés montre des différences de 3,2 à 3,6€ par agneau engraissés, en faveur des agneaux produits par les béliers du meilleur potentiel génétique. L’écart de 3,2 € à 3,6 € par agneau varie selon le prix de la paille utilisée dans le calcul du SCA (0 € pour une paille produite sur l’exploitation à 95 €/tonne pour une paille achetée en zone Limousin d’après le référentiel INOSYS 2022). Pour 300 agneaux engraissés, cela équivaut à environ 1000 € de SCA générés en plus.
Réduction de l’impact environnemental
Coté environnemental (Cap’2ER niveau 1), les agneaux des meilleurs béliers de station sont également les moins émetteurs de gaz à effet de serre (environ 12 % d’eq CO2/agneau) du fait d’une meilleure efficacité d’engraissement. L’élevage de ce type d’agneaux dans ce système réduit la consommation d’énergie fossile de 8 % et limite les émissions d’ammoniac par agneau tout en offrant un potentiel nourricier supérieur avec un équivalent de 59 au lieu de 57 personnes nourries pour 100 agneaux.
La qualité génétique du bélier impacte les performances techniques, économiques et environnementales
Les gains techniques, économiques et environnementaux sont indéniables entre ces 2 niveaux génétiques de reproducteurs comparés sur les performances de leurs descendants à l’engraissement. Ils seraient d’autant plus marqués si l’étude avait porté sur la comparaison de béliers tout venant avec les béliers à haut potentiel génétique SCI +. L’achat des béliers constitue un réel investissement d’élevage et il doit se faire auprès d’éleveurs sélectionneurs adhérant des Organismes de Sélection qui œuvrent collectivement à produire les reproducteurs les plus performants au niveau technique, économique et environnemental.
Pour en savoir plus : contacter Agathe CHEYPE de l’Institut de l’Elevage
Crédit photo : INTERBEV – Georges Humbert