Le programme
Après une longue période de régression, l’élevage ovin allaitant redresse la tête. Après une trentaine d’années de réduction d’effectifs de brebis et de stagnation technique, les différentes actions menées pour enrayer ce déclin ont commencé à porter leurs fruits.
Aujourd’hui, tous les signaux sont au vert pour la filière ovine
- De prochains départs en retraite offrant de réelles opportunités de reprises et d’installation. Les nombreux départs en retraite dans les 10 à 15 ans à venir offrent des possibilités de reprises d’exploitations viables et vivables.
- Un marché et des prix favorables. La production française d’agneaux reste déficitaire et ce constat laisse entrevoir un potentiel de développement avec des perspectives de marché favorables. L’augmentation annuelle des prix de la viande d’agneau devrait se maintenir dans les années à venir en raison du manque de disponibilité sur le marché mondial et d’une demande croissante des pays émergents. De plus, la production ovine bénéficie de nombreuses démarches de qualité organisées dans tous les bassins de production, pour garantir des débouchés toute l’année pour des produits de qualité. La segmentation du marché et la contractualisation contribuent à une meilleure rémunération des éleveurs.
- Un réseau technique pour accompagner les éleveurs partout en France.
- Une production au service des territoires et des espaces ruraux. La production ovine possède de réels intérêts agronomiques et environnementaux à faire valoir, notamment pour le développement d’ateliers complémentaires. Elle entretient les espaces et participe au dynamisme des territoires puisque qu’elle valorise les zones à handicap économique et/ou naturel (84 % de la production en zone défavorisée et 44 % en zone de montagne) avec un lien souvent fort avec le territoire. On remarque également que de nombreux modes de production ovins entraînent peu de risques de pollution environnementale et, à l’inverse, sont forts utilisateurs de la ressource herbacée et pastorale, et concourent de ce fait à la préservation de la prairie et à l’entretien des parcours, avec des aménités reconnues (stockage de carbone, paysage, biodiversité,…).
Des enjeux forts pour les années à venir
Malgré tous ses atouts, la production ovine rencontre des difficultés pour renouveler ses éleveurs. Elle manque d’attractivité et doit faire face à une baisse régulière de la production.
Le programme Reconquête Ovine, initié en 2009, a permis de lancer une dynamique au sein de la production ovine grâce à des actions tournées vers l’amélioration des performances techniques et de l’image de la production. Une évaluation du programme a permis de démontrer l’intérêt de ces actions et l’élan créé par cette dynamique. Mais le manque de moyens et de ressources sur le terrain ont nuancé les résultats. Face à ces constats, et dans l’élan du séminaire « dessine-moi un mouton » organisé en septembre 2014, la filière ovine (lait et viande) a réuni l’ensemble de ses partenaires autour d’un nouveau programme d’actions techniques et de promotion, Inn’Ovin, autour de deux grands enjeux :
- Produire plus d’agneaux et de lait pour satisfaire la demande et ainsi créer plus d’emplois sur l’ensemble du territoire
- Accroître le revenu des éleveurs tout en améliorant leurs conditions de travail et donc l’attractivité du métier d’éleveur ovin.
Pour relever ces défis, 4 axes de travail sont développés au travers d’actions concrètes menées sur l’ensemble du territoire :
- Le renouvellement des générations et l’attractivité du métier
- La performance technique et économique des exploitations pour améliorer le revenu
- L’amélioration des conditions de travail des éleveurs et le salariat
- L’environnement, la transition énergétique et l’aménagement équilibré du territoire
L’organisation d’Inn’Ovin
- Un Comité d’Orientation Ovin National (C2ON) oriente le cadre le programme et défini son cadre national. C’est l’instance nationale politique et décisionnaire d’Inn’Ovin. Il est composé des représentants professionnels et des salariés des instances nationales membres du programme (Fédération Nationale Ovine, INTERBEV Ovins, Institut de l’Elevage, Coop de France, Races de France, Jeunes Agriculteurs, Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture) et des représentants des Comités d’Orientation Ovins Régionaux (C2OR) – un représentant professionnel et un animateur.
- Un Comité Technique applique le cadre national décidé par le C2ON et est chargé de faire vivre le programme. Il est composé des salariés des instances nationales membres du programme (Fédération Nationale Ovine, INTERBEV Ovins, Institut de l’Elevage, Coop de France, Races de France, Jeunes Agriculteurs, Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture) et des animateurs des C2OR.
- Cinq Comités Inn’Ovin Régionaux (ou C2OR) chargés de faire vivre le programme sur le terrain en adaptant le cadre national défini par le C2ON aux spécificités et opportunités locales. Il est la déclinaison du C2ON à l’échelle régionale/inter-régionale.
Un engagement fort des partenaires
Pour mener à bien ce programme ambitieux, les partenaires du programme Inn’Ovin ont décidé de s’engager ouvertement et concrètement sur des actions relevant de leur cœur de métier en signant le Pacte Ovin.