« En m’installant en SCEA, je n’ai pas pris de risque ».
Ces nouveaux installés qui ont réussi.
En échange de son travail, Vincent Videau s’est installé en SCEA avec Marie-Claude Charpentier, apporteur du capital.
S ’installer en Société civile d’exploitation agricole (SCEA) avec un apporteur de capitaux est peu banal et peut par certains aspects paraître d’un autre temps… Et pourtant, Vincent Videau ne regrette pas d’avoir saisi cette opportunité, il y a maintenant six ans. Son BPREA en poche, il n’avait pas la possibilité de s’installer sur l’exploitation familiale — son père étant alors en Gaec avec des cousins. Jacques Charpentier (ancien directeur de la Sodem) lui a alors proposé de s’installer en SCEA avec son épouse, propriétaire d’une exploitation de famille qui compte 130 hectares, 400 brebis et 25 vaches. « Cela ne les intéressait pas de louer, explique Vincent, mais ils tenaient à installer un jeune. Je n’ai pas réfléchi longtemps. En fait, je ne prenais pas beaucoup de risque. » Cette forme sociétaire a en effet permis à Vincent de s’installer avec un apport de 45 000 euros sur une exploitation d’un seul tenant, très bien entretenue et avec l’eau dans pratiquement toutes les parcelles. Les troupeaux de brebis et de vaches étaient d’autre part de qualité très correcte.
Un apporteur de travail
Marie-Claude Charpentier met à la disposition de la SCEA les terres et les bâtiments. Le cheptel et le matériel ont été achetés par la SCEA. « J’ai acheté au départ 30 % des parts puis je suis passé à 50 %, ajoute Vincent Videau. Le revenu est partagé chaque année en deux parts égales. » Pour simplifier le travail, les associés n’hésitent pas à investir dans de nouveaux équipements. « Avec Jacques Charpentier, on se fait confiance et je ne lui cache rien. Il est toujours d’accord pour investir sur l’exploitation. Il tient à ce qu’elle reste en excellent état. J’ai par exemple aménagé 30 passages canadiens dans les parcelles et j’ai un parc de tri à refaire. » Depuis son installation, Vincent a poursuivi son bonhomme de chemin. Il a entre autres repris l’exploitation de son père (qui s’est retiré du Gaec). À quatre ans de la retraite, ce dernier est devenu salarié de la SCEA. Avec Vincent, ils élèvent désormais 1200 brebis et 60 vaches sur quatre sites d’exploitation distants au plus de 10 kilomètres.